Dessine-moi un mouton
Héloïse prend pour acquis que tous les grands savent dessiner, ce qui dans mon cas peut se discuter.
J’ai souvenir de cours de dessin au collège où je demandais à ma charmante grande soeur de les terminer. Elle était habituée car j’avais commencé à la solliciter dès la 6ème en cours de français. Nous avions plusieurs livres à lire au cours de l’année et nous devions en choisir un, en faire un résumé et l’illustrer.
J’avais choisi « Je dirai tout à Lilka » et j’avais beaucoup, beaucoup travaillé le résumé si bien que je n’avais plus le temps de dessiner. Mince. Au secours Béné !
Le pire moment fut toutefois l’apprentissage du portrait où le professeur nous invita à travailler en binôme. Mon copain Olivier possédait un formidable coup de crayon (c’est dans les gênes) et me fit un très beau portrait. Forcément, il me fallut faire un immense effort pour être à la hauteur. Après moults coups de gomme et petits traits, j’obtins un portrait esquissant une vague ressemblance.
Cette introduction donc, pour vous dire que depuis la 6ème, prudent, je m’en tiens à la photographie.
Or, donc, Héloïse, dans toute sa candeur me demande de lui dessiner … un escargot. Ouf, facile, c’est encore dans mes cordes.
Satisfaite, elle enchaine en réclamant un papillon. Bon, c’est encore de mon niveau.
S’ensuit une demande pour un chat. Devant les premiers traits que je trace, elle s’empresse de préciser :
Dessine correctement. Fais pas n’importe quoi !
Ouch, je suis mal parti. Je m’applique mais elle explose :
Tu fais n’importe quoi ! J’ai demandé un chat, pas un ours !
J’ai lâché le crayon, tout piteux. Je n’ai même pas réussi à aller jusqu’au mouton.
Héloïse est exigeante car elle sait que tu peux le faire ! 🙂