Pour ceux qui cherchent un jeu pour jouer avec leur moitié, je leur propose Jaïpur, un jeu de Sébastien Pauchon édité chez Gameworks.
Chacun se place dans la peau d’un marchand qui doit réceptionner des marchandises et les revendre sur le marché. Pour rester léger, il n’y a pas de monnaie pour acheter les marchandises et la revente se fait à un prix connu à l’avance. Pour les marchandises, il suffit de les prendre quand elles se présentent. Il y a bien sûr des limites classiques : on ne peut dépasser sept cartes en main et on ne peut prendre qu‘une seule marchandise à la fois. Là où le jeu est subtil, c’est qu’il est aussi possible d’échanger plusieurs marchandises contre des chameaux… à condition de les avoir en réserve dans son parc.
Pour illustrer le dilemne, supposons 4 chameaux et une marchandise en jeu. Mon adversaire à 3 chameaux dans son parc et le mien est vide. Si je prends les chameaux, ce sont 4 nouvelles marchandises – éventuellement précieuses – qui arrivent pour le joueur adverse. Impensable ! Si je ne les prend pas, les nouvelles marchandises seront pour moi… mais je n’aurais pas de chameaux pour en profiter. En effet, si plusieurs marchandises précieuses arrivaient, une seule serait pour moi et je devrais laisser les autres – n’ayant pas de chameaux pour les échanger – à mon adversaire. Impensable ! Mais alors que faire ?
Pour la revente, si les prix sont fixes, deux astuces permettent de maintenir son intérêt : pour chaque type de marchandise (tapis, or, cuir…) les deux premiers lots rapportent nettement plus que les autres. Il est donc tentant de vendre rapidement. Mais une transaction portant sur trois, quatre ou cinq marchandises d’un même type rapporte des points supplémentaires, d’autant plus que la transaction est importante bien sûr.
Dans le jeu, l’appréciation est rapide et les tours s’enchaînent. Il n’y a pas besoin d’analyse approfondie ni de calcul compliqué pour prendre sa décision : soit on réceptionne une marchandise (ou plusieurs si son parc de chameaux est garni), soit on vend au marché une marchandise ou un lot avec son bonus.
Jaïpur parvient à trouver le juste équilibre entre la chance du tirage des cartes, la prise de risque pour tenter de réaliser des transactions à 3, 4 ou 5 marchandises et la gestion de son parc de chameaux. Il est possible selon son tempérament d’invoquer la fatalité du tirage pour expliquer la défaite, la ruse de l’adversaire qui s’est emparé des lots les plus chers sous notre nez ou ces camélidés primitifs qui partent trop vite.
Chaque partie se joue en deux manches gagnantes et chaque manche dure environ 10 minutes. Ce format permet d’enchaîner rapidement les revanches.
Depuis le vénérable Schotten-Totten, je n’avais pas trouvé de jeux mélangeant habilement prise de risque et gestion. Qu’a-t-il de plus que Schotten-Totten ? Un matériel agréable et un thème plus soigné ne nuisent pas et surtout des situations plus variées.
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