Alpha

Je rebondis sur le commentaire de Julien sur le post du concours de BD et qui nous conseille Le sourire du clown pour

1. vous conseiller La mémoire dans les poches du même scénariste
2. vous parler d’Alpha… directions

C’est en consultant le blog L’actu en patates de Martin Vidberg qui s’est fait connaître grâce qu Journal d’un remplaçant que j’ai entendu parler pour la première fois de cette BD lorsqu’elle a reçu le prix de l’audace

Elle mérite bien ce prix. L’auteur est parti sur une trilogie

• Alpha… directions : croquer quelques milliards d’années sur 350 pages pour nous raconter l’évolution de l’univers depuis sa naissance jusqu’à l’apparition des premiers hominidés
• Beta : l’histoire de l’humanité
• Gamma : le futur de l’humanité

Pour cela l’auteur, passionné depuis l’enfance, a réalisé la synthèse des connaissances sur le sujet ce qui mêle rien de moins que l’astrophysique, la cosmologie, la géologie, la paléontologie et la biologie. Tout ceci est réalisé sur du papier de bonne qualité ce qui la rend la BD un peu hors de prix Un pari un peu fou donc mais réussi.

Le dessin, en première impression, est plutôt rustique mais cela ne gêne pas vu que le plus pointilleux des auteurs aura toujours du mal à dessiner les détails de la naissance de l’univers. La mise en page est très bien maîtrisée et on plonge rapidement dans l’histoire. Ce qui est extraordinaire, c’est que cela permet de rendre le sujet concret. La dimension du temps, la dimension de l’espace prennent corps entre ces pages.
On touche du doigt les tentatives infinies de la vie pour se développer. Elle est si fragile et pourtant les catastrophes naturelles, les changements climatiques, la pluie de météorites n’en sont pas encore venus à bout. Lentement, très lentement elle s’est diversifiée, complexifiée. Chaque âge a vu l’explosion de la vie et sa quasi-disparition. A chaque fois, un nouveau départ pour une nouvelle ère.
Je regrette parfois le choix de l’auteur d’ajouter des icônes au milieu de cette documentation plutôt scientifique. C’est sûr, il s’agit bien d’une BD et non pas d’un projet universitaire mais c’est dommage d’entendre Quentin s’écrier « Et c’est à ce moment que les premières voitures sont apparues » en plein milieu du cambrien parce que l’auteur a vu une analogie entre un animal et ce moyen de locomotion. Difficile ensuite d’expliquer que non les voitures sont apparues bien après les dinosaures et non, mamie n’a pas connu les dinosaures !

Je conseille donc vivement la lecture de cette bible.