Moi, je suis pressé d’aller à l’école.
Cette confidence glissée à l’oreille ne laissait pas de me surprendre de la part de mon petit garçon qui tenait ses jouets de Noël à la main avec encore toute une semaine pour en profiter.
Parce que je vais revoir Lisa.
Voilà donc la secrète motivation pour courir à l’école.
Je vais lui sauter dessus. Je vais bondir sur sa tête !
Par pudeur, je tais la suite de la conversation, car après tout ce n’est pas parce qu’on a 3 ans et demi qu’on souhaite voir sa correspondance érotique étalée sur internet.
Bilal a évolué ces jours-ci. Cela se remarque quand on joue avec lui, il respecte les règles et suit davantage quand son tour arrive. Mais on le remarque aussi avec ces phrases dont il a le secret, des aphorismes où se concentre la vérité des enfants, assaisonnés de solides erreurs de grammaire. Par exemple, alors qu’il aidait à mettre la table, il trébucha un verre à la main, ce qui a occasionné une petite coupure au doigt et une grosse frayeur. Frayeur confirmée quand un petit pansement est venu entourer son doigt pour contenir une éventuelle goutte de sang. C’est ainsi qu’après de longues minutes de réflexion, alors que nous étions passés à table, il affirma :
Les adultes, tout le monde mourit.
Il y en a d’autres qui en deviennent presque poétiques à force d’abstraction, celle-ci par exemple, alors que je battais le rappel pour aller se brosser les dents :
C’est pas l’heure des minutes, quand même !
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